Couvent de la Congrégation de Notre-Dame / École Saint-Pierre-aux-Liens

Institution fondée en 1874, Caraquet.

L’histoire du couvent de Caraquet commence en 1869, alors que le projet n’est qu’une idée dans l’esprit du curé de la paroisse, M. Joseph-Marie Paquet. C’est en effet grâce à lui que la construction du bâtiment est possible puisqu’il laisse, à son décès, une somme d’argent et un bout de terre dédiés à cette entreprise. C’est toutefois son successeur qui supervise les travaux de construction durant les quatre années suivantes, au terme desquelles le couvent terminé peut enfin accueillir les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame. Le trajet pour Caraquet n’est cependant pas de tout repos. Le 10 août 1874, trois religieuses, sœur Sainte-Marie-du-Carmel (Julie Pineault), sœur Sainte-Clarisse (Annie Simpson) et sœur Sainte-Zénobie (Marie-Catherine Dionne), embarquent à Montréal à bord du paquebot nommé « le Québec » pour un voyage de trois jours jusqu’à Paspébiac. Tout comme la première, la deuxième traversée, de Paspébiac à Caraquet est agitée. Les religieuses sont soulagées d’être arrivées à destination, vers les quatre heures du matin, bien qu’elles découvrent que le couvent n’est pas meublé et que, par conséquent, elles doivent dormir au presbytère pour un temps. L’année scolaire commence le 2 septembre 1874 au nouveau couvent de Caraquet avec vingt-quatre élèves et deux pensionnaires. Le nombre d’élèves augmente toutefois durant les semaines qui suivent. Cette première année sera mouvementée : la picote fait des victimes parmi les écolières, l’hiver est rude et le peu de bois de chauffage ne rend pas la vie facile aux sœurs. Et cela, sans parler du conflit du 25 janvier 1875 entre protestants et catholiques au sujet des écoles, conflit qui s’envenime au point où la police de Bathurst est forcée d’intervenir pour régler la situation. Mis à part ces incidents, l’année scolaire va bon train au couvent, où l’on donne des cours en anglais et en français ainsi que des leçons de musique. On compte aussi certaines élèves dans les associations des Enfants de Marie, des Anges gardiens et de l’Enfant-Jésus. En plus de l’école, les sœurs s’occupent aussi d’une ferme où l’on cultive du foin et des légumes et où l’on élève des animaux. En 1903 des ajouts sont effectués au couvent par l’architecte Nazaire Dugas. En 1926, on compte deux-cent-trente élèves, garçons et filles. Les pensionnaires, pour leur part, viennent parfois de très loin, de Moncton par exemple, et même de certaines régions du Québec, comme Mont-Joli et Matane. À cette époque, les sœurs offrent aussi un cours commercial bilingue et dès 1933 il est offert aussi aux garçons. L’Amicale Notre-Dame de l’Acadie, destinée aux anciennes élèves de Caraquet, est fondée en 1933. Une nouvelle annexe est construite en juillet 1947.

 

En 1958, trois-cent quarante-trois élèves, filles et garçons sont inscrits au couvent.  La majorité des classes ferment l’année suivante, seuls des groupes de première et de deuxième année continuent d’y recevoir l’enseignement. La plupart des religieuses se rendent donc exercer leur profession à l’école régionale et à l’école de la Pointe-Rocheuse, ouverte dix ans plus tôt, pour servir de succursale. Le couvent de Caraquet fête ses cent ans en août 1974. Les festivités se déroulent sur trois jours et comprennent un défilé d’ouverture, le dévoilement d’une plaque commémorative, des visites d’anciennes élèves, une soirée-souvenir et un banquet en l’honneur des sœurs. En 1978, la Commission scolaire décide de bâtir une école élémentaire à Caraquet et cesse la location de locaux au couvent. Bien que les sœurs continuent d’enseigner dans les différentes écoles de la paroisse, elles ne peuvent plus loger au couvent puisqu’il ne reçoit plus d’élèves désormais et qu’il est trop onéreux à entretenir. Une résidence est donc construite dans la même paroisse sur la rue Blanchard, les sœurs en prennent possession en mars 1982. Malheureusement, un incendie en 1992 détruit le vieux couvent ne laissant derrière lui que les murs de pierre abîmés par les flammes. Les ruines sont consolidées et le lieu devient une place publique : Place du Vieux Couvent. En juin 1999, on installe une plaque sur une statue de la vierge pour commémorer les cent-vingt-cinq ans de présence de la Congrégation de Notre-Dame à Caraquet. Les religieuses quant à elles continuent de travailler à différentes œuvres, jusqu’à la fermeture de la résidence, en 2008.

N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.

Vue extérieure - Couvent de la Congrégation de Notre-Dame / École Saint-Pierre-aux-Liens

Vue extérieure - Couvent de la Congrégation de Notre-Dame / École Saint-Pierre-aux-Liens, Caraquet, Nouveau-Brunswick, [ca 1890].

Couvent de la Congrégation de Notre-Dame / École Saint-Pierre-aux-Liens

Couvent de la Congrégation de Notre-Dame / École Saint-Pierre-aux-Liens

Caraquet

Institution fondée en 1874

(1874-[ca 1958])

Dernière adresse : À l'angle des rues Blanchard et Châtellerault

(1874-[ca 1958]) - À l'angle des rues Blanchard et Châtellerault