En 1887, l’abbé Kenneth McDonald, curé de la paroisse de Mabou, en Nouvelle-Écosse, exprime à la Congrégation de Notre-Dame sa volonté de doter sa paroisse des mêmes avantages que celle de Port Hood, où les sœurs avaient fondé une académie catholique. Malgré le fait que l’implantation d’une telle institution soit vue d’un mauvais œil par la population protestante du village, le curé McDonald convainc le Conseil général de la Congrégation d’envoyer des sœurs pour enseigner au Saint Joseph’s Convent, établissement qu’il a fait bâtir et meubler à ses frais. C’est ainsi qu’en septembre de la même année, soeur Sainte-Béatrice (Mary Catherine Purcell), supérieure fondatrice et soeur Sainte-Suzanne (Marie Sophie Hicks) arrivent au village de Mabou pour emménager au couvent, qui ouvre ses portes le 9 novembre. À ce moment, le Saint Joseph’s Convent compte deux classes de filles et une classe de garçons qui est prise en charge par une maîtresse séculière. L’école ne compte alors que vingt-neuf élèves dont huit pensionnaires, mais dès 1888, de nombreux enfants issus de villages voisins s’inscrivent au couvent, qui gagne rapidement en popularité. L’enseignement y est assez diversifié, les élèves ont accès à des cours d’art, de musique, d’économie familiale, d’agriculture et de culture gaélique. De plus, dès les premières années de sa fondation, plusieurs finissantes du Saint Joseph’s Convent optent pour la vocation religieuse. Des élèves protestants sont également admis à partir de 1898 et, à la demande des parents, une douzième année est ajoutée en 1928. En 1947, le cours commercial doit être organisé à la maison Cameron, située sur le terrain du couvent, parce que l'espace n'est plus suffisant à l'intérieur de l'établissement. En effet, le personnel comprend alors dix-huit religieuses et l'école accueille plus de quatre cent cinquante élèves. Un nouveau couvent est ainsi bâti en 1950 et son inauguration a lieu le 28 octobre 1952. La taille de ce nouveau bâtiment permet la tenue de nombreux événements régionaux, tels des concerts de musique folklorique, des réunions d’agriculteurs et des remises de prix. Un institut familial est créé le 14 juin 1954, ce qui attire une clientèle désirant poursuivre des études postsecondaires. Toutefois, avec la fermeture de nombreuses écoles de campagne dans les villages environnants, il est décidé qu’une institution doit être implantée à Mabou afin de dispenser le cours secondaire. Cet établissement est appelé à remplacer le Saint Joseph's Convent qui est démoli en 1964. Un nouveau bâtiment est néanmoins construit sur le terrain de la future école afin de servir de pensionnat et de résidence pour les sœurs. Il reprend le nom de Saint Joseph's Convent, mais l'institution scolaire, elle, est rebaptisée Mabou Consolidated School.

Les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame continuent d'administrer à la fois l'école et le couvent jusqu’en 1966, année où la supérieure de l'établissement secondaire est remplacée par un directeur laïc. Les religieuses demeurent au couvent où elles tiennent un pensionnat jusqu'en septembre 1979. La plupart d'entre elles sont professeures à la Mabou Consolidated School ainsi qu'à différentes écoles primaires de la région. Elles s’occupent également du Saint Joseph's Renewal Centre, en plus de créer des groupes de soutien aux personnes malades et en difficulté, d'établir des programmes d'alphabétisation et d'organiser des activités pour les élèves de l'école secondaire, où elles enseignent jusqu’en 1994. Les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame résident toujours au Saint Joseph's Convent.

N.B. : Ce texte a été rédigé à partir des documents contenus dans le fonds d’archives en notre possession et ne constitue pas une histoire administrative complète de l’établissement scolaire.